Passe le petit plateau !!

Publié le 20 Août 2018

Arf !! C’est quoi déjà le mot de passe sur overblog ??!

... Ah oui : **********

Oh avec un titre pareil, on va encore avoir droit à une màj vélo ? Affirmatif, encore du vélo étant donné qu’en Juillet, la pédale prend classiquement la route pour sa virée annuelle. Dans cette vénérable institution bientôt décennale on aime bien suer sur nos machines avec des boucles copieusement achalandées en hors-catégories. Certes, j’aurais assurément aimé vous relater ma saison de cascade, mais c’est un fait, mon chir' aura nettement plus broché que moi cet hiver …

Février : nous attaquions la marche d’approche de repentance super avec un certain GM, il était déjà bien tard. Chemin faisant, une garde du parc nous avait interpellés avec son délicieux accent transalpin : « Il y a des couples de gypaètes qui nichent là-haut, il y a quatre-vingt personnes dans le vallon et il règne un silence magnifique … »

Soit, la courte marche d’approche nous avait amenée au pied du plus célèbre 6 de Cogne. Mais la stratégie du « on sera la dernière cordée » n’avait pas franchement marché. Après des plombes à attendre en grelottant, je me résolvais à démarrer ce vieux rêve de glace à la queue leu leu …

Au bout quelques mètres, un cri appuyé m’incite à regarder vers le haut. Absolument rien le temps de faire, juste voir fondre sur moi un morceau non négligeable de la cascade : l’impact est incroyablement violent, je gueule comme un putois pendant quelques secondes, refais mes ancrages avec la désagréable sensation que tout bouge dans  mon épaule gauche. Le temps de visser une broche, vite se vacher et je m’évanouis … (l’auteur déclinant toutes responsabilités quant au non-respect de l’ordre des actions dans la procédure).

Dans les vapes un court instant, je m’échappe … à la plage pour quelques instants fugaces contrastant douloureusement avec la situation …  Je ne tarde pas à revenir à la dure réalité : l’épaule est toujours détruite et l’estonien qui a décroché le micro-onde est à mes côtés pour aider à réchapper, tout penaud qu’il est. La suite du scénario est malheureusement trop bien connue, l’hélico arrive et m’arrache vers l’hôpital le plus proche, Aoste en l’occurrence. Des airs, je regarde la belle prendre un dernier bain de soleil, un peu dépité il faut bien l’avouer …

… Putain, désolé les gypaètes !

Passe le petit plateau !!

Il faut dire que cette épaule en vrac a forcément orienté mon printemps sur le travail du foncier. Donc au moment de m’aligner sur ce tour de bicyclette, la forme est plutôt bonne : quasiment 10 minutes de gagnées sur les ascensions du coin par rapport à l’année dernière, c’est-à-dire un abîme, un gouffre ! Bon ok, en 2017, L’algo de Strava avait du mal à choisir entre VTT et route tant les moyennes étaient modestes ;)

Cette année, le programme est invariablement copieux et promet de superbes ascensions, jugez plutôt : Pontis – Allos – Champs – Valberg - Couillole – Lombarde – Fauniera – Sampeyre – Agnel – Izoard, le tout en quatre jours s’il vous plaît. Alors en route mauvaise troupe !

Vendredi matin, nous déroulons à la fraîche au-dessus de la Durance. Direction Embrun, Savines et rapidement le Pontis, petite friandise acidulée qui marque le début des hostilités. Un col certes raide mais presque hors sujet, tant son kilométrage est faible (de ce côté du moins). Premier resto à Barcelonnette aussi : Benjamin est content, l’assiette est bien remplie. Nous enquillons sans tarder sur ce premier gros morceau du périple : Allos. Plutôt aimable au final, mais sur la digestion il faut quand même s’employer un minimum. Puis vient le col des champs, pas vraiment une star de l’Ubaye mais un endroit qui mériterait assurément plus d’étoiles sur la carte Michelin !

Passe le petit plateau !!
Passe le petit plateau !!

Nous stoppons à Saint-Martin-d’Entraunes, le genre de bled pas trop réceptif à la sortie du nouvel iphone ;) Une rangée de tables et de parasols dans une épingle, voici le gîte du Pelens. Bon le problème quand t’arrive tôt, c’est la fâcheuse tendance à s’endormir sur l’apéro et cette promesse d’ivrogne sans cesse renouvelée : « Putain, demain on fait gaffe ! »

Samedi,  la mise en jambe est assez peu lactique, comprendre que cette montée sur Valberg est plate mais classieuse, sans pour autant arriver à la cheville de la somptueuse descente de la Couillole. Fabuleuse et surtout très longue, ce qui m’amène à un enfonçage de porte ouverte caractérisé: après une grande descente, viens souvent … une grande montée !

Passe le petit plateau !!
Passe le petit plateau !!
Passe le petit plateau !!

Ce début d’Isola 2000 est un tantinet longuet pour pas dire chiant en fait ! Pas trop de vue, scotché au fond de ce vallon. Ni d’air non plus avec ce soleil de plomb qui nous englue un peu plus dans ce four bitumeux. Puis nous passons les bunkers, vestiges de la seconde guerre mondiale, la station et la Lombarde apparaît bientôt en ligne de mire … L’orage aussi ! Cette incursion en territoire ennemi se fait sous un petit crachin qui te fera apprécier au centuple la douche brûlante de l’hôtel.

Il est maintenant temps de retaper les bonhommes : à table donc ! On s’emmêle un peu les pinceaux entre les primi et les secondi. Quoi ? Une deuxième pizza en dessert après ce plat de pâte ?? Benjamin, grand amateur d’étoilés me dit que ça ne se fait pas ;) Viens la nuit plutôt légère comme après toutes ces journées soutenues. Diable, que la nature est parfois mal faite !

Passe le petit plateau !!

Un frugal petit dèj marque le début d’une journée qui ne le sera pas vraiment. Nous y voilà,  l’enchaînement Fauniera - Sampeyre : point d’orgue de cette virée sur nos chers deux roues. Deux cols âpres, rugueux mais qui permettent de traverser habillement le Piémont par les montagnes avec la certitude d’en prendre plein les mirettes. Ces ascensions sont globalement de type « Galibier like ». C’est-à-dire que c’est long, raide mais surtout … long. A noter que de ce côté des Alpes, Il faut enlever en gros une moitié de route, ce qui rend la cohabitation avec les voitures un poil stressante. Le revêtement, c’est pas non plus l’extase ; un mélange de Paris-Roubaix et de VTT en Ardèche ;) Autant dire que la descente n’est pas le moment de détente tant attendu … Stay focus !!

A vrai dire, ce Fauniera également appelé colle dei morti est assez incroyable, il donne presque la sensation d’une course en montagne. Le Sampeyre n’est pas en reste quoique plus humain, même avec l’orage et une descente typée canyoning. Un petit grain qui aura rajouté un peu de sel à cette fin de journée. A l’instar de devoir trouver un hôtel à l’arrache complet.

Passe le petit plateau !!
Passe le petit plateau !!

Et voilà déjà que se profile la fin du périple. Lundi, le démarrage est laborieux, rapidement nous croisons un panneau « Francia 35 km » … A ouais quand même … Ce col Agnel ne sera pas plié en 1 h. Fidèles à leur réputation, les dix derniers kilomètres solliciteront bien les guibolles. Magnifique ascension s’il en est, ressemblant étrangement à l’Iseran dans son déroulé. Et de retour en France, quel bonheur de pouvoir enfin claquer un petit 80 sur une asphalte parfaite ! Et puis ces odeurs de mélèze qui nous emplissent les narines, pas de doute nous sommes dans le Queyras pour la dernière difficulté, le mythique Izoard ! Celui-ci se révèlera presque anecdotique après tous ces hors-catégories dantesques …

Allez, un dernier CLM vent dans la gueule et nous voilà au van, le cuissot fourbu mais heureux de cette superbe boucle ! Pour les fans de Strava, ça fait 4 jours, 470 km et 12500 m de dev' mais pour nous, ça fera surtout des beaux souvenirs … et puis quelques courbatures aussi :)

Rédigé par Fabrice

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L
Assurément 4 étoiles pour cette MAJ !!!
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