5(+)
Publié le 4 Mars 2013
Quel est le point commun entre l’étape du tour et la Verge du démon ? A priori rien ne lie la plus impitoyable cyclo de tous les temps et le plus mythique des 5+ du vallon du diable. Pourtant, il existe bel et bien une connexion … la chambre à matos. Tu ne comprends toujours rien fidèle lecteur ? Je vais t’expliquer : la chambre à matos est un véritable laboratoire des techniques d’entrainement les plus poussées. Et oui, c’est souvent ici que j’ai transféré le rêve à la dure réalité, que j’ai préparé durant l’avant saison, les futures réalisations à grand renfort de David Guetta et de sueur. Je suis d’ailleurs à l’écriture de deux ouvrages majeurs qui vont révolutionner les méthodes d’entrainement classiques :
Comprendre : comment faire mordre la poussière à Benjamin David et surtout terminer l’étape avant la nuit
Ou comment terminer proprement un 5+ surtracé pour revoir en un seul morceau Gaspard
Pourtant cette année, c’est clairement une année pour le ski. Les orgies de skitour et autres meilleurs plans du monde sont souvent justifiés, mais cette année, j’ai décidé de me mettre à la glace raide, vous avez du mal à comprendre la logique ?? Moi aussi, mais j’avais envie de changer. Putain, ça fait vingt ans que je skie et je suis toujours pas foutu d’enquiller dix virages sans m’arrêter. Il est donc temps de voir si j’ai un peu de talent quelque part : alors au boulot !! Suspensions, tractions, yaniro, les bras ont fumé au cours de ces séances ingrates mais le résultat est là : la conti, graal du glaciériste semble au rendez-vous. Car si le mental est une condition sine qua non, la paire de bras qui va bien en est une autre. Cependant, j’ai toujours trouvé ce sport débile. Mais ça, c’était avant, à l’époque où je rampais dans des cascades plates, où je cassais des piles d’assiettes en remontant ces toboggans lisses et sans saveur …
Après plusieurs tests dans du moyen dur et un glacenost en client, il fallait terminer cette saison en beauté car je trouve que les oiseaux commencent à chanter un peu trop fort le matin … Cette verge du démon, j’avais peur d’y aller (même si elle figure dans la to do list), je voulais faire autre chose, un objectif inavoué en somme. Mais arrivés dans le vallon, mon excuse n’est pas formée. L’échappatoire du grand pardon n’existe plus et elle est là, je la vois, de profil, diablement verticale. Je suis autant attiré que repoussé par cette veuve noire qui m’ensorcelle … Fébrile, je m’en approche, le point de non-retour est dépassé …
Au pied du mur, je ne fais pas le fier. En lutte avec mes démons intérieurs et mon légendaire mal des rimayes, je tente de garder mon calme.Pourtant, j’entends cette petite voix intérieure calme et douce qui me dit que ça va faire, cette petite voix qui me procure ce sentiment d’allégresse où je vais pouvoir me battre sans trembler …
Trêve de lyrisme, il est temps d’aller tâter ce dard : le passage a grandement simplifié la chose mais tout glaciériste qui me lira saura que ça fait toujours quelque chose de partir dans du 90°. Je me détends, je me relâche, je me fais plaiz’ ! J’arrive au relai comme si j’avais toujours fait ça mais conscient que l’escalator mis en place par mes prédécesseurs ne me donne pas le droit de revendiquer un vrai 5+ …
Le corse au charbon ...
Enjoy !!
L3 est une formalité. Deux rappels, et nous quittons l’ombre pour le soleil, les doutes et le froid pour le bonheur et la chaleur. C’est le printemps dans l’Alpe, alors on range les nomics ? Encore pas tout à fait Guillaume ;)
Taupe !!
3, 2, 1, Taclez donc moi ces trois têtes de bite ;) Au fait Thierry, quand c'est que tu fais péter les lunettes blanches ??