Craquage !!
Publié le 22 Novembre 2019
Ok j’avoue, c’est un peu le craquage ce biclou …
Et oui, depuis ce printemps, un petit rocky a rejoint le garage, ceci après une étude de marché sans précédent. Etude d’ailleurs complètement corrélée au montant astronomique de cet avion de chasse à deux roues. Blague à part, celle-ci s’est révélée d’une rare complexité car comment ne pas se paumer dans cette nébuleuse de standards, de géométries et j’en passe. Pas bien aidé il faut le dire par une presse et des essais souvent obscurs … Morceaux choisis de ce bullshit technico-commercial à propos de deux modèles nord-américains :
« Le canadien compte sur sa dynamique pour s’animer, quand le californien est de toute façon porté sur ses angles. » Nan mais WTF ??
Cette phase de geekage intense et souvent improductive aura pris fin quand j’en suis venu à faire des copier-coller de tests germanophones dans Google translate … Il était grand temps de mettre le holà à cette ostensible perte de temps ; place au choix …
Dur alors de pas prendre un truc trop ceci ou trop cela, jouons la carte du compromis ! En l’occurrence, un 27.5 un peu léger, avec un peu de débattement mais sans excès, une géo pas trop radicale. Bref, un choix sans prises de risque, hormis pour le compte en banque. Ainsi, la certitude est quasi totale avant de faire le virement … Nan, en vrai, c’est le saut dans l’inconnu, le marché du VTT subit en ces temps un véritable tsunami technique. C’est la révolution tous les ans et l’amère constat en corollaire : ta monture décotera plus vite que le dernier IPhone …
… Bon la théorie ça va bien deux minutes, place aux roulages ! Ceux-ci se révèlent plus que rassurants, certes tu sens le potentiel de bête de course dont tu exploiteras 10% mais l’essentiel est bien là ; monstrueux en franchissement et ultra facile en épingle. Dorénavant, le raidar de la Boisserette passe crème, certes un chouïa brûlée et ce fait justifie à lui seul l’investissement de plusieurs k€. Donc, beaucoup de traces locales à faire et à refaire. Le VTT a ceci de supérieur à la grimpe que la répétition n’est pas un frein, bien au contraire … Et oui, aucun grimpeur ne retente une voie dure cochée pour le plaisir de mieux la passer (sauf peut-être GM).
A posteriori de ces quelques mois de pratique assidue, me voilà fin prêt à honorer le sacro-saint rassemblement off-road. Putain, déjà quelques années où celui-ci n’avait pas proposé un petit goût de « reviens-y ». En 2017; c’était VTC en Ardèche, 2018; trois petites journées dans le Dévoluy dont deux de cross-country. Autant dire que ce coup-ci, il fallait mettre les petits plats dans les grands. Et avec l’upgrade de la machine, il eut été difficile de supporter un énième surdosage en pistes forestières !
2019; en route pour le Verdon avec l’idée de parcourir le tracé éponyme, tracé qui suit d’ailleurs le cours du ruisseau si cher au grimpeur. D’emblée, PierreL se pose en patron incontesté de la boulette avec un oubli d’axe arrière. Vu les 18 standards actuels, cela tient du petit miracle lorsque PierreB revient de la cave avec quelque chose de compatible. Passés ces atermoiements techniques, l’équipe est fin prête pour le grand départ. Direction le col d’Allos avec une première étape tenant plus de l’afterwork que du raid sur plusieurs jours. Peu importe, cette première descente est sublime tant par les paysages que la qualité des singles quelle propose. Cerise sur le gâteau, tout est balisé aux petits oignons, inutile de sortir iPhiGéNie tous les trois virages. Nous arrivons donc rapidement à Colmar les Alpes, désertique à cette saison.
J2: bon ben là, c’est un peu le sans faute, le genre de journée où même Guillaume ne trouve rien à redire avec en point d’orgue cette arrivée sur les lacs de Lignin. Un petit morceau de classique qui tourne en boucle dans la tête, je dois dire que ça matche parfaitement avec ce cadre exceptionnel. La descente n’est pas en reste, variée, ludique et aboutit au gite qui va bien : le sans faute on vous dit ! Rien qu’à voir les bananes sur nos trognes, il est fort à parier que cette journée de vélo ne s’oubliera pas de sitôt !
J3: nous quittons la haute montagne mais encore et toujours du top single, depuis le début du périple, c’est vraiment la régalade de côté-là. Par contre, niveau hébergement, c’est nettement plus instable. J’en veux pour preuve la mythique chambre de Saint André les Alpes puant la clope et dont la déco collerait direct un AVC à Valérie Damidot. Dans l’assiette c’est pas franchement mieux, ambiance graillon/gibier et sauce au vin … Le lendemain matin, le régime Dukan se poursuit à la distribution du casse-dalle. Un blanc de poulet de 500 grammes pris en sandwich entre cinq tranches de mortadelle le tout servi avec … deux œufs ! Pas fâchés de partir à vrai dire.
Nous attaquons ce quatrième jour sous un petit crachin et des lumières faisant ressortir le vert intense qui a donné son nom au Verdon. Ce fameux turquoise en fait dû à une combinaison d’algue et de fluor dans l’eau; la science est chiante parfois à tout expliquer… Tiens aux antipodes de la logique, notre périple passe tout prêt du Mandarom. Curieux, nous effectuons le micro détour pour nous retrouver devant le portail du kitschichissime monastère. Manifestement, ces gens-là ne s’emmerdent pas trop avec les comités de lecture ou toute autre forme de discernement. D’ailleurs, le 6 novembre 1987, Gilbert Bourdin (ndlr; le gourou) n’aurait-il pas « personnellement poursuivi Metatron, le démon, jusque dans les glaces du pôle Nord et du Gro(en)land, ce qui aurait permis l'extermination de deux cent quarante millions de puissances angéliques démoniaques et l'explosion de quarante forteresses » ? Enfin, c’est surtout une victoire de la connerie sur les quelques centaines d’illuminés revendiqués par la secte. Ça doit être la mode en ce moment de croire à des trucs débiles. J’en veux pour preuve une recrudescence des platistes, individus qui comme leur nom l’indique sont persuadés que la terre est plate, tout simplement !
Fin de l’aparté. La matinée est toujours humide mais ce n’est pas excessivement gênant. Nous stoppons chez Christian pour déjeuner, le monsieur chauffe Blaise sur son segment fétiche … Le KOM changera-t-il de possesseur ? L’équipe split alors en deux, une pour la trace officielle, l'autre pour un shortcut via la route. On se retrouve à Rougon pour le goûter, histoire de dégommer une bonne crêpe avant d'aller faire chauffer les plaquettes dans le dernier single de la journée.
Ayé, nous voilà tous rendus devant l’auberge du point sublime. Cette ultime soirée ne dérogera pas à la règle : bonne bouffe, picole et connerie. Bon c’est vrai, un peu toujours les mêmes vannes d’une année sur l’autre, l’emploi à outrance de « ça c’est du spécial » mais à vrai dire on s’en fout !! Et demain, une dernière top journée viendra conclure une édition qui renoue brillamment avec la haute qualité. Chacun rejoint ses pénates avec ce petit goût de « putain, c’est déjà fini » … Quelques private questions en suspens également : la Chichila verra-t-elle un jour les abdos de Guigui Bruce Lee ? Patrice, réussira-t-il a élever son niveau d’anglais via Duolungo ? Peut-on dire qu’une 205 GLD est moins sûre qu’une voiture moderne ? ... Vous le saurez en 2020 : allez see you les crosseux ;)