Finalement, je préfère les marronniers ...

Publié le 9 Janvier 2015

Noël ça se passe souvent comme ça : TF1 qui ressort du grenier ses sempiternels marronniers sur le foie gras ou encore les cadeaux achetés à la dernière minute. Sans oublier le reportage exclusif sur ce bon vieux fabricant de jouets en bois made in Jura. En moins bisounours, tu as aussi la crevure qui vide les rayons en septembre, stocke les cadeaux pour les revendre plus chers juste avant le 24 (genre au mec qui achète ses cadeaux à la dernière minute).

 

Putain, va l’expliquer ça, à ton gamin, qu’y a un enfoiré de père noël capitalisto-opportuniste qui veut t’escroquer parce que tu t’y prends toujours à l’arrache ! Bon courage ! Bref …

 

… Chauffé à blanc par toute cette magie pavlovienne, c’est un marathon calorique et alcoolisé qui t’attend … Puis las d’avoir fêté dix-sept fois l’arrivée du petit Jésus dans une avalanche de décibels, tu vas enfin pouvoir t’écrouler dans le canapé pour un énième visionnage du père noël est une ordure : tu l’as bien mérité. Facile, tu enchaines sur nouvel an en échappant avec un peu de chance à la traditionnelle queue leu-leu. Et voilà, tu boucles la boucle avec le dernier marronnier des vacances mais le meilleur – et de loin : les résolutions de la nouvelle année !

Finalement, je préfère les marronniers ...

Cette année je vais à la salle de sport et j’arrête de fumer !!

Benjamin David

Ou pas. L’abonnement finira donc sur eBay à partir de la mi-janvier ou plus classiquement au fond d’un tiroir. Ce scénario à la mécanique implacable semble se répéter à l’infini, encore et toujours. Mais bon, on va arrêter cinq minutes de faire du Houellebecq et voir le bon côté des choses : Noël, c’est aussi l’occasion de passer du temps en famille, avec les amis, de recharger les batteries et puis c’est dans les écrins que ça se passe cette année : the place to be !

… Ah les écrins … Un massif loin du tumulte quotidien. Des montagnes aux larges vallées ouvertes et souriantes comme les gens du pays. Un endroit où tu te sens bien juste avec un café, à dorer au soleil devant un paysage de cinéma … Revers de la médaille, sans carte vermeille, pas facile de trouver ici quelconque revenu.

Finalement, je préfère les marronniers ...

Donc un réveillon par ici, une petite cascade par-là, des descentes en luge, Gaspard sur des skis, un igloo … Putain, Michel, vient habiter ici, tu feras moins la gueule ! 2014 se termine donc tranquillement et surtout délicieusement. Vient alors le nouvel an au gite du Rocher: ou le traquenard ! Pensant festoyer de façon pantouflarde, nous voilà embrigadés par la bande des stéphanois dans une soirée à enchaîner les shooters de génépi, fumant clopes sur clopes en T-shirt par moins dix. Le genre de soirées que tu payes classiquement le lendemain par un combo grimpe/mal au crâne/extinction de voix/bouche pâteuse …

 

… Pouah, que dalle ! C’est frais comme un gardon que je repars le surlendemain (faut pas déconner), vers le Lautaret. Au programme une goulotte surprise pour l’anniversaire de Monsieur Berton. Voilà bientôt deux ans que n’avions pas varappé all together, un sacré bail tout de même.

Finalement, je préfère les marronniers ...

Le diot/crozets sera dégommé et notre pendulette réveil bientôt réglée en mode CAF : avec Jéjé, on fait pas la grasse mat ! L'approche est rapide, on s'encorde. Le chifoumi mort subite gagné et me voilà à tracer gentillement en direction du premier crux. Le genre de crux incotable typique  Belledonne: un petit combat de rue qui doit faire cinq mètres à tout péter mais bigrement raide ! Difficile à protéger, des pieds en cartons au départ et un placage incertain, loin. Entre les deux, rien de bien consistant à se mettre sous le dart. Une fermeture de bras plus tard et pan, me voilà sortie d’affaire. Jéjé continue à corde tendue, quelques petits pas finauds pimentent la grimpe, ça cruise. Nous voilà bientôt sous le dernier ressaut: 40 mètres de glace, en mode béton++. C’est à dire que toute frappe non bucheronesque se voit repoussée un peu comme si t’essayais de casser un mur au cure dents. Au final ça commence à user le bonhomme d’autant plus qu’il reste encore facile 200 mètres à chaler dans cette neige. 3h30 plus tard, l’affaire est pliée avec un chrono quasi fixien: good game comme disent les Djeun’s !

Finalement, je préfère les marronniers ...

Dimanche, il faut bien se faire une raison et quitter le pays, à reculons. Le Lautaret passé, un dernier regard vers la reine Meije et nous nous engouffrons dans la sombre et lugubre romanche : transition pas évidente à gérer : genre Calogero après Vivaldi. Blague à part, je me suis toujours demandé comment les gens faisait pour habiter dans cet endroit. L’habitude sans doute … Ou peut-être une allergie à la vitamine D, de graves problèmes de vue ?? En effet, comment supporter un seul instant ces pierres noires et gluantes de ne pas voir le soleil ? Et ces arbres éternellement chauves ?

Finalement, je préfère les marronniers ...

« Chéri cette année c’est décidé, on déménage de Livet et on va habiter à Briançon …

… Et puis fait chier ! »

Finalement, je préfère les marronniers ...

Rédigé par Fabrice

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